Charlotte Rampling, modèle pour Myriam Bornand

(Nous présentons ici un entretien inédit réalisé avec l’actrice Charlotte Rampling en novembre 2010)
 Myriam Bornand ne manque, assurément, ni de charme ni de talent. Cette photographe marseillaise poursuit, d’exposition en exposition, une réflexion plasticienne sur la division, la superposition d’images, le sens. Avec « I take off my skin », l’exposition qu’elle présente (jusqu’au 18 décembre 2010) à la galerie Porte-Avion, chacun pourra juger de la complexité de son travail qui fait appel à la photo, mais aussi à la peinture, à l’écriture, au collage et à la vidéo. La particularité de celle-ci est sans doute qu’elle a, pour modèle et sujet uniques, Charlotte Rampling. La grande actrice franco-anglaise s’est prêtée au jeu de la photographe et son beau visage altier est ici décliné en noir et blanc comme en couleur, avec des variations chromatiques qui rappellent les fameuses sérigraphies d’Andy Warhol. Mais Charlotte Rampling ne s’est pas seulement laissée représenter dans  - et par - ces trois séries de portraits ; elle a tenu à être présente le soir du vernissage, vendredi 19 novembre. C’est ainsi que, vers 19 heures, on a vu entrer dans la galerie une femme à l’allure élancée, en blouson et en pantalon. Une femme que l’on reconnût aussitôt comme  l’interprète de quelques chefs d’œuvres du 7eme Art, sous la houlette de Luchino Visconti, Liliana Cavani, John Boorman ou Patrice Chéreau. Si -  une fois n’est pas coutume -, le modèle a pris l’ascendant sur les œuvres  montrées et la photographe, ce fut avec beaucoup d’amabilité.



Malgré de nombreuses sollicitations, Charlotte Rampling a bien voulu répondre aux quelques questions qui suivent.

Jacques Lucchesi : Est-ce la première fois que vous participez, en tant que modèle, à une exposition d’art contemporain ?

Charlotte Rampling : Non. J’ai  déjà fait différentes choses. Mais cette exposition est différente dans la mesure où elle est entièrement centrée sur moi. »

Jacques Lucchesi : Êtes-vous, par ailleurs, collectionneuse d’art contemporain ?

Charlotte Rampling : Je voudrais l’être beaucoup plus. Mais les beaux objets coûtent très chers. Donc je vais voir beaucoup d’expositions, car tout cela m’intrigue. Je suis en éveil.

Jacques Lucchesi : Est-ce la première fois que vous venez à Marseille ? Avez-vous un souvenir, personnel ou cinématographique, lié à cette ville ?

Charlotte Rampling : Ce n’est pas la première fois, loin de là. J’ai beaucoup d’amis ici, je viens souvent. D’un point de vue cinématographique, non je n’y ai pas tourné. Mais c’est une ville qui inspire les tournages.

Jacques Lucchesi : Enfin, y a-t-il, dans votre carrière prestigieuse, un film que vous jugez essentiel ?

Charlotte Rampling : Je dirai « Portier de nuit ».

Jacques Lucchesi : Je vous remercie, madame, pour cet aparté.


Propos recueillis par Jacques LUCCHESI

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